régles simple face aux conflits

Règles simples pour que les enfants règlent leurs conflits

Bonjour et bienvenue dans les Activités En Pédagogie. Aujourd’hui, nous allons parler des conflits et surtout comment faire pour que les enfants règlent leurs conflits par eux-même.

Lorsque l’on s’occupe d’enfants, il n’est pas rare de devoir faire face aux conflits, que ce soit nous-même avec les enfants ou les enfants entre-eux. Lorsque nous sommes “nouveau” dans un établissement ou un groupe, les enfants ne connaissent pas encore nos règles et limites. Ils nous testent et essayent de profiter au maximum de la liberté que nous leur laissons. Et d’un sens, c’est tant mieux, ils font marcher leur créativité. Mais d’un autre, les bêtises se multiplient et surtout les conflits entre les enfants. Et il arrive un jour où nous ne faisons quasiment plus que ça: la gestion de conflits !  Et parfois même, nous sommes dépassé par la masse des conflits à gérer…

Pourquoi leur apprendre à gérer leurs conflits?

En leur apprenant à gérer leurs conflit, cela nous permet d’intervenir de moins en moins souvent. Mais aussi, parce que c’est un apprentissage qui leur sera plus qu’utile pour l’avenir. Avec le temps, ce sera une de leurs plus grandes forces ! Ils sauront être créatif, prendre des décisions et surtout capable de faire des compromis.

Bien-sûr, la présence d’un adulte, comme médiateur, peut être parfois nécessaire, mais nous verrons ça un peu plus loin…

Et pour cela, il faut expliquer aux enfants comment faire et donc le déroulement à suivre.

Amener le sujet

Pour amener le sujet, j’aime utiliser cette illustration, qui représente vraiment bien les situations de conflits:

  • 2 enfants sont face à face
  • ne sont pas d’accord sur quelque chose
  • et pourtant il n’y en a pas un qui a tord et un qui a raison.
régles simple face aux conflits

Lorsque je veux amener le sujet, je montre l’image et demande aux enfants: qui des 2 enfants sur l’image a raison. Certains disent qu’il y a 3 et d’autres qu’il y a 4 poutres. Puis certains changent d’avis et d’autres réalisent que c’est une illusion d’optique et donc, aucun des enfants a plus raison que l’autre.

C’est là que je fais la comparaison entre cette illustration et les conflits: Parfois, il arrive qu’une situation se passe et pourtant chacun voit et interprète les choses de façon différente. C’est normal, car nous sommes tous différents. La vérité peut donc être vu par chacun différemment. Et pour comprendre l’autre et sa vision des choses, il faut se parler.

Ensuite, je demande aux enfants quelles sont les étapes à suivre lorsqu’il y a un conflit. En général, se parler et trouver une solution sont les réponses qui fusent. Et pourtant, il y en a d’autres qui sont tout autant importantes:

Les 5 règles comme les 5 doigts de la main:

Il existe une méthode simple à retenir pour les enfants. Cette méthode est composée de 5 étapes. Chaque doigt de la main représente une étape (en plus, ça permet de réviser les noms des doigts de la main !):

  1. Le pouce: je me calme
  2. L’index: j’écoute et m’explique
  3. Le majeur: nous recherchons des solutions
  4. L’annulaire: nous choisissons ensemble un compromis
  5. L’auriculaire: Si besoin, je cherche un adulte
gèrer mes conflits
    • Je me calme

Lorsqu’un conflit éclat, nous sommes remplit d’émotions et avons du mal à avoir les idées claires. Et c’est tout à fait normal ! C’est pourquoi il est important de se calmer avant de continuer.

Qu’est-ce qui peut aider?

Par exemple: faire des exercices de respiration (cliquez ici pour en découvrir quelques uns)en se touchant les bouts des doigts (Mudras); en se concentrant sur un objet; en serrant les poings et en les relâchant; en soufflant sur la tasse des émotions, etc… Il existe une multitude de méthode permettant de calmer ses émotions (qui sont tout à fait normal dans ce genre de situation !). Les enfants ont pour cela besoin d’en connaître plusieurs et d’utiliser celle(s) qui est(sont) la(les) plus efficace(s) pour lui.

    • J’écoute et m’explique

Maintenant que nous sommes calmé. Chacun son tour, on s’explique. Il est important que chacun explique ce qui nous dérange et ce que nous ressentons.

Écoute bien ce que l’autre dit jusqu’au bout et laisse lui le temps de s’expliquer lui aussi entièrement (sans lui couper la parole). Sa vérité est peut-être différente de la tienne et pourtant aucun des deux ne ment. Nous sommes tous différents, nous voyons et vivons les choses différemment. (cliquer ici pour en savoir plus)

Idéalement, j’essaie de parle au plus possible à travers un message-je (et pas en message-tu) et j’évite d’accuser l’autre.

Si je n’ai pas bien comprit quelque chose, je peux demander des éclaircissements.

    • Nous recherchons des solutions

Maintenant que chacun sait quel est le problème, il faut chercher des solutions.

Trouvez le plus de solutions possibles pour ensuite en choisir une (qui correspond au mieux à tous) ensemble.

Voici quelques pistes pour aider à trouver des solutions:

  • faire des excuses (attention, les excuses, ce n’est pas systématique ! Cliquez ici pour en savoir plus);
  • réparer son erreur (si je blesse quelqu’un, je veille sur lui jusqu’à ce qu’il aille bien);
  • tirer au sort;
  • j’attends mon tour;
  • je partage;
  • écrire ou dessiner quelque chose pour l’autre;
  • changer d’activité;
  • etc…

 

    • Nous choisissons un compromis

Il n’est pas possible de tout avoir, il faut faire des choix et même des compromis. Sur les quelques idées amenées, il y en aura quelques unes qui ne te satisferont pas totalement, mais qui peuvent être pour toi supportable et acceptables. C’est une idée qui pourrait être un compromis. Choisissez ensemble celle qui sera la plus agréable pour tous.

Si les enfants trouvent un compromis par eux-même, ils peuvent mettre le compromis en place et ils n’ont pas besoin de l’étape 5. S’ils n’arrivent pas à se mettre en accord, alors on passe à l’étape suivante.

    • Si besoin, je chercher un adulte

Cette phase est utile seulement si les phases précédentes n’ont pas étés suffisantes pour régler le différent.

Il est important cependant, que ce soit les enfants qui règlent leurs conflits par eux-même, car c’est un apprentissage qui leur sera utile dans le futur et qui nous permet aussi à nous adulte d’intervenir de moins en moins souvent. Laissez donc les enfants s’expliquer et intervenez seulement si nécessaire. Vous êtes là en temps de médiateur et n’intervenez que si besoin. Si vous intervenez, partez à la recherche de solution(s ), évitez le pourquoi. Le problème est présent, il est trop tard pour changer le passé. Maintenant, ce que nous cherchons, c’est une solution pour résoudre le problème actuel, afin qu’il disparaisse. Et s’il réapparait, il pourra ensuite être plus rapidement résolu ! Il est vraiment primordial ici que la solution soit propre à l’enfant (permettant de réparer l’erreur et sans pour autant que ce soit une punition). L’idée doit donc provenir de l’enfant lui-même.

En résumé,

aidez votre enfant à mieux gérer ses conflits par lui-même en utilisant la méthode des 5 doigts de la main. Intervenez le moins possible et laissez les enfants trouver des solutions par eux-même. Ils risquent de vous surprendre à travers leurs idées qui ne vous seraient jamais passé par l’esprit.

Au début les enfants ont besoin d’une phase d’adaptation face à ce nouveau mode de fonctionnement, manqueront d’idées, etc… mais après quelques essais, ils seront ravi d’avoir une prise sur la situation et ça vous libérera plus de temps. Sans compter qu’ils apprennent l’empathie à travers cet exercice.

Courage, vous allez y arriver ! Winking smile

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comment 10 commentaires
  • Valériane

    En fait se mettre sur la colline de l’autre c’est aller regarder sa vision et cela fait tout à faire référence à l’image 😀

  • Caro Naturopathe

    Article super intéressant et ça peut aussi s’appliquer aux adultes ! La règle des 5 doigts de la main notamment 😉 (sauf l’auriculaire… quoique ;-p)
    On oublie souvent qu’il est important d’amener les enfants à réfléchir par eux-mêmes et qu’ils en ont les capacités ! C’est primordial dans leur éducation, ça les responsabilise, ça leur donne confiance bref, c’est idéal pour leur construction 🙂

    • activites-en-pedagogie.com

      Oui, au court de ma carrière, je me rend compte que les enfants ne savent plus réagir face aux problèmes quel qu’ils soient !
      Par exemple, lorsqu’un verre d’eau est renversé sur la table, ils ne pensent pas à essuyer et attendent qu’un adulte le face pour eux. Pourtant c’est la base. Les enfants ont besoin d’apprendre plein d’autres choses et surtout le relationnel !!!

  • Bastienne

    C’est super que votre blog amène ce sujet. J’ai travaillé pendant 2 ans dans un collège de ZEP et je faisais des médiations à longueur de journée (et séparais des bagarres à chaud, écoutaient les parents furax devant l’établissement etc) et cela m’a beaucoup appris (avec au préalable une formation en médiation CNV, ça aide). J’ai tenté des cercles de paroles, les cercles restauratifs…mais bon, pour cela, faut que l’établissement entier s’y mette et ait envie d’avancer sur ce thème. Et malheureusement l’institution préfère se centrer sur le programme scolaire pur. Mais chaque enseignant peut se doter de ce genre d’outils à sa portée.

  • Adeline

    Super article qui est valable pour les adultes aussi 🙂 En tout cas c’est très intéressant et simple à mettre en place. Je vais le partager à aux professionnels de l’éducation dans mon entourage !

    • Délia

      J’allais dire la même chose concernant le fait que ça marche aussi chez les adultes 😁. Sauf pour « Aller chercher un adulte ». Je dirai plutôt aller chercher une personne neutre. J’aime beaucoup l’idée des 5 doigts pour se rappeler des 5 règles.

      • activites-en-pedagogie.com

        À mon sens, tout ce qui se fait auprès des enfants devrait être valable pour les adultes.
        Je suis quelqu’un qui oubli très facilement et je suis une personne qui est plutôt « visuel ». Les doigts m’aident à me rapeller les choses et son ordre.
        En plus, en pratique avec les enfants, c’est plus facile à expliquer, à mémoriser, à mettre en pratique et à remettre le déroulement sur les rails.

  • Rémi

    Je n’aurais pas dit mieux. Dans un premier temps, rester calme et essayer de comprendre le point de vue de l’autre. Si on prend le temps d’écouter le point de vue de l’autre, et d’avoir un dialogue constructif et pertinent ;).

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