Bonjour et bienvenue sur les Activités En Pédagogie. Aujourd’hui nous allons parler des punitions, mais aussi et surtout des conséquences.
Sommaire
La plupart de nous avons lors de notre enfance connu les punitions aussi bien à la maison qu’à l’école. Je ne sais pas vous, mais je ne pense pas avoir apprit grand chose des phrases copiées 100 fois, ni du temps passé sur une chaise ou dans un coin et encore moins lorsque je devais rester dans ma chambre “jusqu’à temps que je sois calmée!”. En général, ces moments là étaient plus de la haine en moi qu’un moment d’apprentissage et de réflexion sur mes actes. C’est pour cette raison que j’écris un article à ce sujet aujourd’hui !
Mon souhait le plus cher est que les enfants d’aujourd’hui et du futur ne vivent plus ce genre de punitions !
Certains vont trouver ça bien, mais se posent la question de comment se faire respecter sans poser les règles avec des punitions au bout si elles ne sont pas tenues?
Bonne nouvelle ! Il existe des outils bien plus efficace au niveau de l’apprentissage lors de “bêtises” que les punitions ! Il y a notamment les conséquences et c’est ce dont nous allons parler ici.
Mais qu’est-ce que les conséquences? Quelle est la différence avec les punitions?
Les punitions ont pour seul but de punir la personne concernée. La punition ne va en rien changer la situation précédente et risque de détruire la relation que vous avez construit avec l’enfant. L’enfant ressent de la haine pour nous et n’est pas du tout en capacité de réfléchir sur ses actes lorsque nous le laissons seul dans un endroit “pour réfléchir”.
Les conséquences sont cependant directement en lien avec des bêtises. Prenons l’exemple d’un enfant qui renverse quelque chose et le casse. Une conséquence possible serait que l’enfant ramasse les morceaux de l’objet et les jette (si l’objet n’est pas réparable). Éventuellement l’enfant peu essayer de réparer l’objet (selon son âge et la difficulté de l’opération, il peut être accompagné et aidé d’un adulte) ou de le remplacer (en refaire un soi-même ou en acheter un nouveau). L’enfant peut se sentir mal à l’aise d’avoir cassé l’objet, il peut se sentir fautif, le propriétaire de l’objet peut montrer de la colère ou même de la tristesse. Il peut même décider de ne plus mettre ses objets à disposition d’autres personnes ou enfants. etc… Tous ces exemples sont des conséquences qui ont un impact direct et en lien avec la situation.
2 types de conséquences:
Il existe 2 types de conséquences. Les conséquences naturelles et celles logiques.
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les conséquences naturelles
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Ce sont les conséquences qui suivent naturellement les actes. Par exemple s’il pleut dehors et que nous ne portons pas les vêtements appropriés, nous sommes mouillés. Si nous ne nous séchons pas après être mouillé sous la pluie, nous pouvons avoir froid et même parfois être malade. Ou par exemple, si je mens à quelqu’un, cette personne risque de ne plus me croire la prochaine fois que je lui parlerais, elle peut même décider de ne plus être mon amie.
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les conséquences logiques
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Les conséquences logiques sont les actes que je décide d’entreprendre afin de réparer la situation. Par exemple si je blesse quelqu’un, je vais m’excuser et faire en sorte de soigner cette personne (ou que quelqu’un de compétent la soigne). Je vais accorder une attention toute particulière à cette personne, car elle est dans cette situation de par ma faute. Un enfant qui a du mal à gérer ses émotions et en particulier ses crises de colère, nous pouvons utiliser son temps libre afin d’apprendre ensemble des techniques de gestion d’émotions.
Comment déterminer une conséquence?
Tout d’abord, je vous conseille de demander à la personne concernée (l’enfant qui a fait une “bêtise”) ce qu’elle pourrait faire pour “réparer la bêtise”. Souvent les enfants ont des idées auxquelles nous n’aurions pas pensé et qui sont bien mieux que les nôtres. En fonction de leur âge (mais cela dépend aussi de si l’enfant connait ce mode de fonctionnement ou pas), il se peut que ce soit plus difficile pour l’enfant de trouver des idées par lui-même. Il peut être alors intéressant de demander à la “victime” ce qui pourrait l’aider. Et ensuite, au besoin, vous pouvez alors souffler des idées à l’enfant.
Pour que la conséquence soit la plus bénéfique possible, voici quelques points à prêter attention lorsque vous (ou l’enfant) déterminez des conséquences:
la conséquence doit:
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avoir un lien avec l’affaire (si ce n’est pas le cas, alors c’est une punition…)
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contenir un apprentissage (peu importe lequel, tant qu’il est bénéfique pour l’enfant et que vous l’accompagnez tout le long de l’apprentissage)
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être «prompte» (la conséquence ne doit pas être trop espacée dans le temps sinon l’enfant risque de ne pas faire le lien entre la cause et la conséquence)
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se porter uniquement sur ce qui s’est passé (et pas sur des choses supplémentaires !)
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vous devez rester du côté de l’enfant (pour cela restez empathique et compréhensif. Votre enfant à ce droit et même ce besoin ! Ici, c’est simplement son comportement que nous remettons en cause et pas ce qu’il est !).
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Donner des excuses, réparer ses erreurs sont des choses pas évidentes pour les adultes. Il en est de même pour les enfants. Accompagnez-le dans ses démarches et aidez-le s’il en a besoin. Ne perdez pas de vue que l’objectif auprès des enfants est de les accompagner enfants de façon la plus optimale possible !
Quels apprentissages apportent les conséquences ?
Les conséquences permettent à l’enfant (ou à la personne concernée) de prendre conscience des effets que leurs actes peuvent avoir sur les autres personnes avec lesquelles ils sont en relation. Chaque acte a des répercussions. La plupart du temps les punitions ne permettent pas à l’enfant de prendre conscience de ces effets.
Quels avantages de l’apprentissage via les conséquences pour l’entourage ?
Souvent nous nous “battons” avec les enfants pour qu’ils mettent des chaussures, un manteau, de la crème solaire, pour qu’ils boivent, qu’ils rangent leurs jeux, etc… Et tous ces tracas peuvent grâce à cette méthode disparaître. La vie est moins stressante pour vous comme pour votre enfant !
Et oui ! Grâce à cette méthode, nous pouvons laisser nos enfants expérimenter par eux-même les choses. Par exemple de ne plus ranger les jeux et ils restent en bazar dans leur chambre ou salle de jeux. Au début, ils vont trouver ça chouette de ne pas devoir les ranger. Mais avec le temps, ils vont d’eux-même trouver un intérêt pour le rangement. Ils vont vite s’apercevoir qu’ils n’auront plus autant de plaisir à jouer car ils ne trouveront plus aussi facilement leurs jeux, ils n’auront plus autant de place pour jouer que si tout était rangé et ils risquent de se blesser plus souvent qu’habituellement, ce qui risque de ne pas être agréable à la longue.
Plutôt que de crier tous les soirs pour qu’ils rangent leurs jeux, vous les laisser prendre la décision de ne pas le faire et en plus de ça, ils vont le faire de par eux-même ! Ensuite, il n’y a plus besoin de leur demander de ranger la chambre.
Donc, utiliser les conséquences c’est:
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C’est 15 minutes de conflit en moins pour tous,
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plus d’amour entre vous et une meilleure relation,
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1 expérience en plus pour l’enfant,
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plus de liberté pour l’enfant,
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1 apprentissage et exploration en plus,
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augmente les capacités de compréhension (notamment au niveau du schéma “cause-à-effet”),
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apprentissage de l’empathie,
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plus de responsabilités pour l’enfant
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augmente les capacités de prise de décision de l’enfant.
Vous aussi, exxayez d’échanger les punitions contre des conséquences !
Écrivez-moi quelles conséquences vous avez appliquées comme ça nous pourrons tous en profiter et afin d’avoir plus d’idées pour les prochaines fois !
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Delorme
Bonjour,
Merci pour cet article finalement plein de bon sens. Même en tant qu’adulte on devrait l’appliquer plus souvent. J’essaie autant que possible avec ma fille de 18 mois mais elle est encore trop petite pour vraiment comprendre. Je garde ces précieux conseils.
Esther
Bonsoir, merci pour cet excellent article, oui, je suis pour la communication non violente, oui je suis pour l’usage des conséquences😊
Milie
Bonjour ! C’est la méthode que j’applique également à la maison et j’en suis très satisfaite. Au final, fiston est réfléchi et il sait qu’il peut réparer ses erreurs. Pour autant, le rangement de la chambre… c’est pas vraiment ça. En fait, il essaie de la déranger le moins possible mais… le chantier semble ne pas le déranger. Donc il accepte la conséquence. Mais moi je suis moins fan 😉 Si vous avez une idée pour l’aider à apprécier une chambre mieux rangée, je suis preneuse.
activites-en-pedagogie.com
Bonjour,
C’est une très bonne question, car en effet, il se peut que votre enfant appréci sa chambre telle qu’elle est.
Pour imager cela et mieux comprendre la situation, demander à votre enfant de ranger sa chambre, c’est comme si votre propriétaire venait chez vous et vous demandait de ranger votre appartement/maison. Dans le cas de votre enfant, il n’est pas locataire, ni propriétaire, mais c’est le « territoire » que vous lui avez donné pour avoir son intimité et expérimenter. Je fais cette comparaison, car souvent, la raison pour laquelle nous souhaitons à tout prix qu’un enfant range sa chambre c’est que nous (adultes) sommes les propriétaires/locataires.
Ensuite, peut-être se demander pourquoi le « désordre » nous dérange? Quelle émotion vient en nous lorsque nous pensons au bazard? Et surtout pourquoi?
N’oublions pas que nous sommes les modèles de nos enfants, il est donc difficile de demander à un enfant de ranger sa chambre lorsque nous laissons du désordre dans l’ensemble de la propriété. Ici, il est donc conseillé de trouver des moyens de rangement pour soi.
L’idéal est de lui demander pourquoi est-ce qu’il ne range pas sa chambre. Il est le mieux placé pour répondre à votre question.
Il se peut que votre enfant soit perdu et débordé par le bazar et ne sache plus par où commencer. C’est comme lorsque nous devons ranger une pièce remplie de choses, il est difficile de s’y attaquer et lorsque nous nous y attaquons, nous nous arrêtons sur un papier qui nous intéresse et nous rappel de bons souvenir, sur un projet en cours que nous tentons entre-temps de finir, etc. Parfois, une aide peut être nécessaire afin de faire le tri et de ranger.
Vous pouvez peut-être voir avec lui quel système de rangement pourrait lui correspondre au mieux:
– des caisses transparentes afin de pouvoir mieux voir les pièces des jeux plutôt que de renverser la caisse sur le sol;
– utiliser des petites boîtes dans les caisses afin de classer les jeux en sous-catégories, ce qui permet de les trouver plus rapidement;
– étiquetter / coller des images sur les caisses / boîtes;
– enlever les doublons ou le 3ème exemplaire du même jeu;
– peut-être aussi avoir moins de jeux et ne laisser que les jeux avec lesquels votre enfant joue réellement;
– etc…
J’espère vous avoir aidé avec ma réponse.
SOPHIE
Merci pour cet article. Depuis que nous appliquons les conséquences au lieu des punitions, l’ambiance s’est vraiment améliorée chez nous. Les enfants comprennent les conséquences et ils ne ressentent plus l’injustice des punitions. Ils se fâchent donc moins lorsque nous appliquons une conséquence, même s’ils ne sont pas toujours ravis, c’est logique, ils acceptent donc plus facilement la conséquence. C’est l’un des premiers outils que nous avons utilisé lorsque nous sommes passée à la parentalité positive, et c’est vraiment une réussite!