Pourquoi féliciter peut être dévastateur pour nos enfants ?

Bonjour et bienvenue sur Les Activités en Pédagogie. Aujourd’hui, nous allons parler des raisons pour lesquelles nous devrions féliciter nos enfants d’une manière différente.

Sommaire

UN DON INNÉ

Les enfants naissent avec cette envie d’accomplir des choses par eux-même, pour eux-même. Lorsqu’ils ont accomplit ces choses, ils en sont fier et n’ont pas besoin de l’approbation de qui que ce soit. Ils se motivent par eux-même, ont plaisir de découvrir, d’expérimenter de nouvelles choses ou de nouveau les mêmes choses sur un niveau plus approfondi ou d’une difficulté supérieure. Cette volonté intérieure est quelque chose d’innée !

N’AGIT PLUS POUR SOI

En les félicitant trop souvent, les enfants auront tendance à éprouver le besoin d’avoir l’approbation des parents et/ou de proches avant de faire quelque chose et ensuite la reconnaissance qu’ils l’ont bien accompli. Les enfants ne font donc plus les choses pour eux, mais dans le but d’obtenir une reconnaissance d’autrui.

DÉPENDANCE DE LA RECONNAISSANCE

Lorsqu’ils sont petits, nous les motivons très souvent avec plaisir et grand enthousiasme pour le moindre petit progrès aperçu. Mais en grandissant, souvent les proches félicitent les enfants de moins en moins souvent et d’une intensité bien moindre. Ce qui peut être extrêmement frustrant pour l’enfant. Pourquoi suis-je pas félicité par mon travail? Pourquoi je n’obtiens pas cette réaction si agréable que j’ai eu en étant plus petit? Cette reconnaissance habituelle est alors devenu un besoin. Il est primordial de l’assouvir ! Mais peu importe ce que l’enfant fait, il n’obtient pas ou peu par rapport à la reconnaissance reçue auparavant… Il en est devenu totalement dépendant !

LA QUÊTE DE TOUTE UNE VIE

Cela peut ensuite mener à lauête de cette reconnaissance durant toute une vie. La personne ne sent pas bien tant qu’elle ne se sent pas reconnue pour ce qu’elle fait et va tout faire pour être reconnue. Il se peut qu’elle soit reconnue par de nombreux fans, mais pas par les personnes souhaitées et la quête se poursuit tant qu’elle ne sera pas assouvie par les personnes en question.

N’ACCEPTE PAS LES CRITIQUES

Auparavant, quoi que votre enfant fasse, vous trouviez ça génial et félicitiez. En grandissant, les progrès ne sont plus aussi magiques et ne les trouvez pas aussi géniaux. Les réels progrès ne sont donc pas autant félicité, mais aussi et surtout, vous commencez à dire vos pensées et ressentis. Vous voulez le bien de votre enfant et le pousser à avancer et à s’améliorer. C’est alors que vous donnez vos premières critiques. Sauf que pour l’enfant en question: il ne reçoit pas les félicitations tant attendues, mais en plus de ça, il lui est clair que vous ne trouvez pas ça super. Il doit alors faire face aux critiques qui n’étaient pas présentes jusqu’à-là.

Une critique est un avis personnel. Peut-être que vous ne trouvez pas ce dessin génial, mais que votre enfant à passé énormément de temps dessus et qu’il était fier de lui. Mais si l’importance de votre regard sur ce qu’il fait prend à une grande part aux yeux de votre enfant, la critique ajoutée à l’absence de félicitation détruire encore plus l’enfant. C’est pourquoi, il est primordial que votre enfant se motive et s’encourage de lui-même et surtout qu’il sache faire sa propre auto-critique. Grâce à ça, il pourra se détacher et prendre du recul de la critique d’autrui, ce qui permet de mieux l’accepter.

L’AVENIR PROFESSIONNEL / NE PEUX JAMAIS ÊTRE HEUREUX

Dans le monde adulte ainsi que dans le monde professionnel, il est rare d’obtenir la reconnaissance souhaitée par son chef, ses collègues ou même sa clientèle. Nous attendons souvent cette reconnaissance, ce “merci”, ce “vous êtes vraiment super”, ce “vous avez réussi, je vous félicite, continuez ainsi !”. Le risque est que la personne en face, fasse toujours plus dans le but d’atteindre les remerciements et les félicitations tant attendues. Cela peut mener à un dépassement de soi, mais aussi et surtout à un surmenage, à un épuisement, à une dépression, etc.

C’est pour toutes ces raisons que nous devrions encourager nos enfants d’une façon consciente et mesurée.

AU LIEU DE FÉLICITER

Plutôt que de féliciter votre enfant lorsqu’il vous apporte son dessin, pourquoi ne pas demander son propre avis. “Que penses-tu de ton dessin?”, “Es-tu fier de toi?”, “Et pourquoi?”. Vous verrez que votre enfant se fera un plaisir de vous présenter son dessin, de parler de ce qu’il a fait et surtout que vous lui prêtez plus d’attention à son dessin qu’un simple coup d’œil en disant “Waou quel beau dessin!” complétement faux et exagéré avant de se replonger sur notre activité. Il se peut même qu’il n’ait plus le besoin d’avoir votre avis sur la question !

Avec l’expérience, votre enfant n’aura plus besoin de vos encouragements. Il aura apprit à s’auto-critiquer ainsi qu’à s’auto-motiver. Bien-sûr, s’il demande votre avis sur son dessin, donnez lui votre avis réel de façon constructive, avec des conseils lui permettant de progresser.

Attention, il n’est pas question ici de ne jamais féliciter un enfant, mais plutôt de ne pas exagérer (surtout lorsqu’ils sont jeunes). Si votre enfant est déjà habitué à vos compliments, il se peut qu’il ait besoin de temps pour s’adapter à cette nouvelle manière de fonctionner. Il se peut qu’il n’arrive pas à avoir un propre avis sur son dessin. C’est le signe qu’il est vraiment temps de changer. Il a besoin d’un regard extérieur afin de se positionner. Ne vous inquiétez pas, avec le temps, cette critique personnelle va se construire et il arrivera à donner son avis sur ce qu’il fait.

La prochaine fois que votre enfant vous apporte son dessin, sa maquette ou quoi que ce soit d’autre et qu’il vous demande votre avis, retournez-lui la question au lieu d’y répondre. Ensuite, si vous souhaitez donner votre avis ou s’il le demande, donnez-le lui. 

Écrivez en commentaire comment ça c’est passé. Comment a réagit votre enfant? Était-il étonné? (positivement/négativement). A-t-il su donner son propre avis? Vous a-t-il demander votre avis? … ?

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comment 16 commentaires
  • Claire

    Wahou. Je me prends une claque. J’ai tendance à beaucoup féliciter, de manière exagérée, les enfants comme les adultes d’ailleurs, héhé.
    Je n’y avais jamais pensé, mais présenté comme ça… ça parait évident!
    Je vais travailler là-dessus, je ne sais que trop bien ce que c’est de toujours avoir besoin de la validation des autres…

  • Delphine

    Merci pour cet article très intéressant! Cela fait du bien d’avoir un point de vue sur la question car on ne sait jamais en tant que parent si on en fait assez ou pas. On veut avant tout bien faire ! J’aime beaucoup ta proposition de demander ce que l’enfant pense de ce qu’il a fait, s’il en est fier. Je vais l’appliquer à mon fils dès que l’occasion se présentera ! Bonne journée

    • activites-en-pedagogie.com

      Je vous en prie. C’est une histoire d’équilibre en général. Tout est correct, mais dans un certain équilibre. Ce sont l’abus et le manque qui conduisent à des problèmatiques..

  • Yannick

    Merci pour ce point de vue très différent! 🙂

  • ricart amandine

    C’es très pertinent en effet…. Je fais également cette erreur de féliciter un peu trop mes jumeaux de 1 an dès qu’ils arrivent à faire quelquechose de nouveau. C’est tellement tentant aussi : ils sont si fiers et se retournent directement vers nous pour voir notre regard plein d’amour et de contentement !

    • activites-en-pedagogie.com

      Oui, c’est sûr. Mais ne culpabilisez surtout pas, chacun fait de son mieux ! Personne n’est parfait. Et oui, leurs yeux plein de fierté cherchent nos réactions 🙂

  • Christel

    Et oui, en croyant bien faire…on amène nos enfants à ne plus agir pour eux mais pour les autres ! Des erreirs que tout parent fait. On reproduit souvent ce que l’on a entendu enfant, sans se demander pourquoi ni réaliser les conséquences que cela peut avoir à long terme. Comme d’amener les enfants à ne faire que pour les autres, pour ses parents, pas pour soi. Souvent, si l’on se pose 5 minutes en analysant, en se posant la question, on comprend qu’il faut changer quelque chose…

    • activites-en-pedagogie.com

      Oui, ce sont des choses inconscientes et gravées en nous. C’est pour ça que je trouve intéressant d’en parler afin d’en être conscient, de se poser la question comme vous le dîtes, puis agir !

  • Alice

    Merci pour ce point de vue!
    Être vrai et sincère en toute bienveillance, c’est important!
    merci pour ce partage.

  • Camille Burger

    Très intéressant, je travaillerai sur ca! C’est une façon d’aborder la question à première vue un peu dure mais ca se tient!

  • Aline

    Bonjour, merci pour cet article. Pour ma part c’est un très bon rappel. J’ai beau le savoir, j’ai du mal à m’en empêcher avec mes deux enfants même si j’essaye souvent de tourner les choses en leur disant plutôt « tu peux être fière de toi »! Mon fils aîné est épileptique et a un retard de développement. On a tellement envie qu’il garde confiance en lui qu’on en fait parfois trop! En tout cas c’est un très bon article! merci!

  • Hicham

    une vision complétement différente de ce que j’aurai pu penser, je n’ai jamais vu les choses sous cet angle, j’aurais cru qu’au contraire il faut exagérer un peu pour que justement les enfants essaient toujours de faire mieux.
    merci pour les conseils

    • activites-en-pedagogie.com

      Et oui. C’est parce que nous l’avons vécu ainsi et que nous avons ce besoin d’encouragement. Nous reproduisons très souvent ce que nos parents font (et souvent de manière inconsciente !).

  • Vero

    J’ai compris l’importance de cette approche avec mon 2e enfant qui a naturellement plus besoin de validation. J’ai donc pris l’habitude lorsque mes enfants me demandent mon avis sur ce qu’ils font, de ne pas donner d’avis sur l’ensemble, mais juste souligner certains aspects que j’aime bien et d’autres que j’aime moins. Ensuite je leur demande eux ce qu’ils aiment bien et ce qu’ils aiment moins. Ce qui est vraiment super, c’est qu’ils ne veulent pas forcément changer ce que moi je n’aime pas. Ils changent plutôt ce qui ne leur plaît pas. Ils apprennent du coup à aimer ce qu’ils font pour eux-même et à maintenir une position. Et je vois vriament une différence sur le besoin de validation de mon 2e.
    C’est pour cela que j’adhère complètement à ce que tu apportes dans cet article. Merci pour ce partage !

  • Yseult

    Super intéressant !
    Mais c’est tellement évident sauf qu’on n’y pense pas!
    Mais tu as raison 👍🏻
    Heureusement il n’est pas toujours trop tard et on peut les déshabituer à cette revompense en leur demandant en quoi ils sont fiers d’eux.
    Merci pour cet article

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